En 1922, nous sommes nées d’une volonté forte : celle d’avoir accès à des droits fondamentaux en matière de santé, de logement ou encore d’alimentation. Nous sommes nées d’une revendication claire : la sécurité de vie pour les femmes et les enfants issus des milieux ouvriers.

Si depuis notre création, les droits des femmes et la protection sociale pour ces dernières ont connu des avancées notables, le chemin vers une réelle égalité de droit et de fait est encore long. Force est de constater que les urgences d’hier, qui ont donné naissance à notre Mouvement, sont encore trop semblables à celles d’aujourd’hui.

Soralia, une alliée féministe et solidaire

Notre Mouvement enracine indéniablement son action au sein de réseaux (plateformes, collectifs, commissions…) et de mandats émanant du monde féministe, associatif, citoyen et politique. Ce positionnement et cet investissement ne faibliront pas, que du contraire, ils s’intensifieront.

Nos priorités politiques s’inscrivent et continueront incontestablement à s’inscrire au sein de l’action commune de gauche aux côtés de la Mutualité Solidaris, de la FGTB, du Parti Socialiste et des actrices associatives incarnant, plus que jamais, la convergence des luttes dans une perspective féministe, intersectionnelle et inclusive. Nous devrons renforcer nos alliances dans la lutte contre le patriarcat, le racisme, le fascisme et le capitalisme/néolibéralisme. Nous relèverons ensemble les défi s qui s’imposent à nous en matière notamment de militance et de mobilisation des publics dans un contexte de crises et d’individualisme grandissant. Pour ce faire, nous devons, d’une part, repenser avec créativité et audace les espaces démocratiques qui permettent l’expression et la participation de toutes et tous. D’autre part, nous devons urgemment renforcer la prise en compte des discriminations croisées rencontrées et vécues par les femmes qui maintiennent et reproduisent l’oppression des minorités. C’est une condition indispensable à la défense d’un modèle démocratique tel que nous le défendons.

Soralia s’engage à participer à la défense d’une société plus juste, plus égalitaire et émancipatrice.

SORALIA, les priorités politiques incontournables en matière de droits des femmes et de lutte contre la précarité

8 fils rouges doivent guider l’action politique et de terrain de Soralia pour les années à venir qui s’annoncent, nous le savons, complexes et sensibles pour une large majorité de nos publics.

  • JUSTICE FISCALE

Nous devons mobiliser nos forces pour faire de la justice fiscale une priorité politique incontournable. Défendre une justice fiscale équitable, féministe et harmonisée ; c’est défendre notre modèle de Sécurité sociale et garantir, notamment, l’accès aux services publics et aux soins de santé de qualité au plus grand nombre.

  • INDIVIDUALISATION DES DROITS SOCIAUX

Nous devons appeler à la suppression du statut de cohabitant·e, une mesure discriminatoire basée sur un modèle patriarcal totalement obsolète qui fait basculer chaque jour des femmes dans la précarité. L’individualisation des droits sociaux (IDS) doit être dans le haut des priorités politiques.

  • CARE

L’urgence est à la revalorisation fi nancière et sociale des métiers dits féminins tels que ceux du care (infirmières, aides-soignantes, sage-femmes, aides à domicile, puéricultrices…). Des métiers considérés à juste titre comme essentiels, applaudis dans les rues durant la crise sanitaire. C’est pourtant un secteur qui reste aujourd’hui marqué par la précarité et la pénibilité sans la reconnaissance qu’il mérite. Nous devons ramener sur le devant de la scène politique et sociétale les réalités des femmes qui en font partie.

  • ENVIRONNEMENT

Nous devons prendre toutes les mesures et conditions nécessaires pour que la transition écologique et environnementale ne soit pas source de discriminations. On le sait, nos publics — les plus fragilisés — sont ceux qui sont les plus exposés aux changements climatiques, qui ont un moindre accès à un environnement sain et une plus faible capacité d’équipement. Par ailleurs, ces bouleversements à l’échelle mondiale vont entraîner des parcours de migration de plus en plus nombreux. Il est donc temps de développer une véritable politique migratoire, durable et solidaire, dans le respect des droits humains.

  • DROIT À VIVRE DIGNEMENT

Le droit à vivre dignement ne doit pas être réservé à une poignée de privilégié·e·s, mais bien la réalité du plus grand nombre. C’est pourquoi nous devons redoubler de vigilance dans les matières relatives à l’accès au logement, à l’éducation et aux politiques familiales avec une attention particulière au cumul des discriminations auxquelles certaines femmes font face quotidiennement.

  • SANTÉ

Nous devons continuer notre travail de vigilance et de plaidoyer en matière d’information et d’accessibilité aux soins de santé pour les femmes. Les femmes vivent chaque jour de véritables inégalités de santé, et ce, tout au long de leur parcours médical. Elles sont également beaucoup plus nombreuses que les hommes à renoncer aux soins. La santé des femmes fait l’objet d’un trop faible investissement en matière de recherche et d’innovation, comme l’en atteste l’errance médicale des femmes souffrant d’endométriose.

  • VULNÉRABILITÉ NUMÉRIQUE

Au travers de nos animations et outils, nous devons renforcer la lutte contre le non-recours aux droits sociaux et la vulnérabilité numérique qui entravent la participation et l’action de nos publics. Une proportion non négligeable de la population se trouve aujourd’hui mise à l’écart, voire hors de nos radars tels les aîné·e·s, les jeunes, les personnes en situation de handicap, les sans-papiers…

  • DROITS SEXUELS ET REPRODUCTIFS

Nous devons assurer une vigilance accrue aux droits sexuels et reproductifs des femmes. L’actualité internationale en matière d’IVG nous prouve que les droits des femmes ne sont jamais acquis. Il faut, en Belgique, améliorer l’accès à l’avortement comme un réel enjeu de santé publique et comme un droit humain fondamental. Il est urgent, en Belgique, d’améliorer les conditions d’accès à l’IVG en révisant notamment les délais légaux en la matière. Tout comme il est urgent de dépénaliser réellement la pratique de l’avortement.

Autrice
AutriceNoémie Van Erps