On a analysé pour vous la 6e enquête de Santé Covid de L’institut scientifique de santé publique, Sciensano . Durant le mois de Mars 2021, 20.140 personnes de 18 ans et plus ont participé à cette enquête. Voici les résultats préliminaires concernant les femmes :

LA SITUATION :

Les femmes interrogées lors de l’enquête indiquent que la crise a provoqué un impact négatif sur leur santé ou sur leurs soins de santé. 74% d’entre elles pensent que la crise a un impact sur leurs perspectives d’avenir. Les résultats indiquent aussi que les femmes éprouvent des problèmes plus importants liés à la mobilité, aux activités courantes ou encore à de l’anxiété.

64%

C’est le nombre de femmes insatisfaites de leurs contacts sociaux dans leur vie quotidienne. 35,5% d’entre elles estiment être moins soutenues socialement. Elles se sentent donc plus souvent « très seules » que les hommes (respectivement de 32 % et 27 %)

LES FAMILLES MONOPARENTALES

69% des personnes à la tête d’une famille monoparentale se sont retrouvées en manque de contacts sociaux. Elles ont été davantage enclines à des idées suicidaires pendant l’année de crise sanitaire et les 3 mois précédant l’enquête. Cela peut s’expliquer par d’autres constats de l’enquête, qui souligne une perte de revenu, un déséquilibre entre vie familiale et professionnelle, le manque d’activités de loisir, etc. Il s’agit de facteurs plus importants pour ces familles que pour les autres configurations familiales. Pour rappel, près de 80% des foyers monoparentaux en Belgique sont gérés par des femmes.

UN MOT : ANXIÉTÉ

Presque 25% des femmes éprouvent des troubles de l’anxiété contre 18,5% des hommes. L’âge est aussi un facteur important : les jeunes adultes de 18-29 ans sont les plus affecté·e·s (34 %) par rapport à tous les autres groupes d’âge. Entre décembre 2020 et mars 2021, 40% des jeunes femmes de cette tranche d’âge ont déjà ressenti des troubles anxieux au moins une fois.

LES TROUBLES MENTAUX EN AUGMENTATION EN 2021

  • Les troubles dépressifs sont plus fréquents parmi les femmes (23 % > 20 % hommes) depuis décembre 2020.
  • Les femmes ont été plus nombreuses que les hommes (respectivement 8 % et 6 %) à poser un geste suicidaire au cours de l’année écoulée.
  • Les femmes (13 %) montrent plus souvent des signes de troubles alimentaires que les hommes (9 %).

POURQUOI ?

La santé mentale des femmes s’essouffle plus que celle des hommes car elles éprouvent des inégalités sociales qui s’exacerbent tout au long de ces confinements successifs :

  • les violences intrafamiliales et conjugales en augmentation ;
  • les stéréotypes de genre qui mettent à rude épreuve l’équilibre entre la vie professionnelle et privée ;
  • une charge mentale spécifique (faire respecter les règles sanitaires, aider la·le voisin·e, donner cours aux enfants, etc.) qui vient s’ajouter aux tâches quotidiennes, tout en ayant moins de liens sociaux ;
  • des moyens financiers qui ont diminué pour certaines d’entre elles, ce qui peut amener à des reports de soins à répétition…