Analyse réalisée par Fanny Colard
Actuellement, dans nos sociétés européennes, la sexualité est partout : publicités, films, livres, BD, médias, etc. Elle s’invite donc facilement dans les conversations, bien souvent sous forme d’humour. S’il est de plus en plus courant de parler de la sexualité en général, il l’est beaucoup moins de parler de SA sexualité.
Si la sexualité revêt un certain caractère tabou, les violences sexuelles incarnent le tabou suprême. Ce phénomène concerne pourtant tout le monde car chacun-e peut y être confronté-e à tout moment de sa vie, que ce soit de manière directe (en tant que victime ou auteur) ou indirecte (en tant que témoin).
En matière de violences sexuelles, de nombreuses idées reçues persistent. La plus courante consiste à avancer que la majorité des agressions à caractère sexuel sont commises la nuit, par un inconnu, au détour d’une ruelle sombre et sous la menace d’une arme. Mais cela est faux ! Contrairement à ce cliché bien ancré dans l’imaginaire collectif et relayé par de nombreux médias, seul un très petit nombre d’agressions correspond à ces critères.
Pour les victimes majeures, la majorité des agressions sexuelles surviennent sur leur lieu de travail ou au sein de leur couple. Pour les mineur-e-s, elles sont majoritairement commises par leur entourage direct, à l’école ou lors d’activités parascolaires, mais principalement dans le contexte familial.
Le recoupement de ces deux statistiques offre un constat que notre société préfèrerait à tout prix ne pas s’avouer : la plupart des agressions à caractère sexuel touche des mineur-e-s et sont perpétrées par des proches des victimes.
Car, finalement, il y a encore plus tabou que les violences sexuelles. Il y a l’inceste.
Lire l’analyse complète publiée en décembre 2016 : analyse2016-inceste