Analyse réalisée par Julie Gillet
« J’hais les féministes »
Le 6 décembre 1989, Marc Lépine, un jeune homme de 25 ans, s’introduisait dans l’École polytechnique de Montréal. « Vous êtes un gang de féministes. J’haïs les féministes », hurle-t-il avant d’abattre froidement 14 étudiantes. Vingt-deux ans plus tard, Anders Behring Breivik, l’auteur de la tuerie d’Utoya, accuse les féministes, dans le manifeste qu’il produit pour justifier ses actes, « d’une part, d’avoir déconsidéré les valeurs masculines, entraînant une féminisation de l’Europe et une émasculation de l’homme blanc hétérosexuel et d’autre part d’avoir détourné les femmes de leur fonction naturelle, à savoir la maternité ».
Bien sûr, Lépine et Breivik sont à classer dans la catégorie des tueurs psychotiques. Mais leur folie ne vient peut-être pas de nulle part…
La haine des femmes qui les anime est caractéristique du masculinisme, ce mouvement qui, « s’annonçait avant tout comme un réflexe de radins – les premiers groupes d’hommes sont apparus au début des années 1950 aux Etats-Unis, quand les divorces ont commencé à se multiplier, et, avec eux, les pensions alimentaires – mais qui, au fil du temps, s’est transformé un l’un des relais les plus exaltés de l’obscurantisme et du complotisme allumé »2. Un mouvement particulièrement virulent outre-Atlantique, où les groupes d’hommes et de pères revendiquant « la fin de la domination féminine » se comptent désormais par dizaines, Fathers for Justice et Après-Rupture en tête.
Lire l’analyse complète publiée en 2012: Analyse2012-hommes-et-feminisme2