Analyse réalisée par Rosine Herlemont
L’école, qui devrait être un puissant instrument d’égalité, ne fait, aujourd’hui comme hier, que perpétuer les inégalités entre enfants. Quand elle ne les accroît pas. Les chiffres sont hélas parlants. D’après la dernière enquête PISA[1], la Fédération Wallonie Bruxelles se caractérise par une très importante discrimination sociale, le fossé entre élèves de milieux sociaux aisés et ceux issus des classes populaires étant le plus grand de l’Europe occidentale.
En ce qui concerne les discriminations de sexe, à partir du secondaire, les performances des filles sont légèrement meilleures que celles des garçons, mais c’est le choix des filières qui révèle de grandes inégalités. En effet, nombreuses sont les filières suivies soit, presque entièrement par des filles soit, presque entièrement par des garçons. Ce constat n’a rien d’anodin quand on sait que le taux de chômage est beaucoup plus important dans les secteurs dits « féminins » et les salaires bien plus avantageux dans les secteurs dits « masculins ».
Face à ces failles de notre système scolaire et grâce à la liberté d’enseignement inscrite dans notre Constitution, des écoles proposant une alternative à l’enseignement traditionnel ont vu le jour. Est-ce une solution ? Nous tentons de répondre à cette question dans cette analyse.
[1] Enquêtes menées à propos des systèmes éducatifs des pays de l’OCDE et des performances de leurs élèves âgés de 15 ans.