Analyse réalisée par Françoise Claude
Les discriminations sont légion dans notre société : finalement, il n’y a qu’une petite catégorie de personnes qui, en tant que groupe, ne sont victimes d’aucune discrimination identifiable : les hommes Blancs, Belges, en bonne santé, en possession d’un diplôme, issus d’un milieu familial relativement aisé, hétérosexuels et âgés approximativement de 30 à 60 ans. Tous les autres, les jeunes, les vieux et les vieilles, les handicapé-es, les Noir-es, les Arabes, les pauvres, les étranger-es, les homosexuel-les sont d’une manière ou d’une autre discriminé-es. Les femmes aussi, bien sûr. Quant à elles, si elles appartiennent à ces dernières catégories, elles sont doublement discriminées (ou même plus, si elles cumulent !). Tandis que celles qui sont Blanches, Belges, en bonne santé, diplômées etc. (voir plus haut) sont discriminées du simple fait d’être des femmes, leurs autres caractéristiques les rangeant plutôt du côté des dominants.
Malgré cette grande variété de discriminations et de situations personnelles, on constate une tendance de plus en plus présente à l’amalgame, et par là même à une simplification réductrice des solutions qu’on tente – et parfois qu’on feint – d’y apporter : vantons la « diversité », et tous les problèmes seront résolus ! Au moins nous aurons bonne conscience… Mais cela a-t-il du sens ? Et les femmes, ont-elles à y gagner ? Nous avons déjà, en 2008, réglé le sort de la notion de diversité et de la vogue qu’elle entraîne dans un texte intitulé « L’égalité est-elle soluble dans la diversité ? ». Nous y soulignions la profonde mutation dans les pensées qu’impliquerait l’abandon de la lutte pour l’égalité en faveur de celle pour la diversité. Ne fût-ce, parmi bien d’autres arguments, que parce que la diversité divise, alors que l’égalité unit : entre personnes discriminées on peut se rassembler autour de la revendication de l’égalité, et en sortir tous gagnants. Alors que la notion de diversité nous oblige à nous définir par ce qui nous sépare, nous différencie, et donc à entrer en concurrence avec les autres « faibles »…
Dans cet article-ci, nous nous attacherons plus précisément à la situation spécifique des femmes et aux conséquences que peuvent avoir pour elles cet amalgame entre les différentes formes de discriminations, et ce choix simplificateur de la diversité comme panacée. Tout cela, bien sûr, sans nier l’importance de l’égalité en général ni ménager notre soutien à toutes les autres luttes !
Lire l’analyse complète publiée en 2011 : Analyse2011-discriminations-actions