Analyse réalisée par Julie Gillet
Clitoris, vous avez dit ? Non, désolé, ça ne me dit rien…
Souvent considérée comme mystérieuse, insondable ou inexistante, la sexualité des femmes a véhiculé au fil du temps un nombre considérable d’idées reçues et de préjugés sexistes, qui subsistent encore aujourd’hui. De fait, la domination masculine se manifeste sur le terrain de la sexualité comme partout ailleurs, imposant ses normes aux deux sexes, avec l’obligation des rapports hétérosexuels – en vue du plaisir masculin et/ou de la reproduction – ainsi que des comportements, attendus actifs chez les hommes et passifs chez les femmes. Miroirs de leur époque, science et médias se font l’écho de cette vision androcentrée de la sexualité.
Ainsi, alors que les médecins pratiquent des transplantations cardiaques depuis 1967, que des centaines de bébés éprouvettes naissent chaque jour depuis 1978, qu’une femme peut aujourd’hui rêver devenir mère jusqu’à 60 ans… Voici à peine treize ans (1998) qu’une équipe de chercheurs, menée par Helen O’Connell, professeur d’urologie à Melbourne, s’est attelée à donner une définition exacte du clitoris. Soit deux ans après l’apparition sur les marchés américains de la célèbre petite pilule bleue ! Alors que le fonctionnement du sexe masculin n’a quasiment plus de secret pour les scientifiques, que l’on peut réparer, allonger, épaissir le sexe de l’homme à l’envi, la sexualité féminine reste méconnue, écrasée sous le poids d’une chape coulée dans le plomb de l’éducation, de la culture et de la religion.
Lire l’analyse complète publiée en 2011: Analyse2011-Clitoris-plaisir-feminin