Analyse réalisée par Noémie Van Erps
Le stéréotype touche une infinité de domaines et n’épargne personne. Certains vous diront qu’il est inévitable car il représente une propriété humaine, proche de la catégorisation, qui permet à l’homme d’aborder plus aisément le monde. Toutefois, sa présence n’est pas sans conséquence. Les homosexuels, hommes ou femmes, n’y échappent pas. La dernière campagne de la FCPF des FPS a, par exemple, démontré l’impact des stéréotypes sur la santé des lesbiennes. En continuité de celle-ci, parcourons ensemble l’origine de ces stéréotypes et les dimensions qu’ils revêtent. Non sans nier la réalité qui entoure les gays, nous n’aborderons ici que les stéréotypes lesbiens.
Origine d’une préférence
Commençons cette réflexion par un détour historique et terminologique. La majorité des publications parcourues s’accorde à situer l’apparition du terme « homosexualité » vers la fin du 19ème siècle. Selon Frédéric Martel, dans son ouvrage, « La longue marche des gays », il trouverait son origine en 1869, vraisemblablement introduit par l’écrivain et médecin Karoly Maria Kertbeny.
Cette dénomination, devenue incontournable aujourd’hui, est donc relativement récente. Doit-on pour autant en conclure que l’homosexualité n’existait pas avant cette date ? Selon Michel Foucault, bien avant la fin du 19ème siècle, il existait déjà des actes et des pratiques homosexuels, mais pas d’identité ou de communauté homosexuelle. Dans son ouvrage « Mauvais genre ? Une histoire des représentations de l’homosexualité », Florence Tamagne ajoute que le qualificatif homosexuel est né dans un contexte de criminalité. À cette époque les déviances sexuelles sont traitées et condamnées, le besoin de les nommer et donc de les catégoriser se ressent. C’est pourquoi beaucoup de termes liés à la sexualité apparaissent dans ce contexte juridico-médico-légal. Autrement dit, c’est en 1869 que le terme d’homosexualité est énoncé, mais surtout dénoncé.
Lire l’analyse complète publiée en 2011: Analyse2011-StereotypeLesbien