Analyse réalisée par Par Julie Gillet et Sarah Hibo
25 mai dernier, plus de huit millions de Belges se sont rendus aux urnes afin de procéder à l’élection directe des 150 membres de la Chambre des représentants, des 21 représentants belges au Parlement européen, des 75 députés du Parlement wallon, des 89 députés du Parlement de la Région de Bruxelles-Capitale, des 124 députés du Parlement flamand et des 25 députés du Parlement de la Communauté germanophone. Indirectement, ils ont désigné également 50 des 60 membres du Sénat (les 10 autres étant ensuite cooptés), ainsi que les 94 députés du Parlement de la Communauté française.
A l’heure où tous les gouvernements sont maintenant formés, il est temps de dresser le bilan de ces élections à l’aide de notre calculette féministe : parmi ces nouveaux élus, combien de femmes ? Constate-t-on une amélioration par rapport à la précédente législature ?
Etat des lieux
Suite aux élections régionales et communautaires de 2009, la participation des femmes au processus politique avait considérablement augmenté. Le Parlement wallon comptait 26 députées sur 75 (soit 34,7% de femmes, 16% de plus qu’en 2004) ; le Parlement flamand, 51 femmes sur 124 députés (soit 41,13%, 8,83% de plus qu’en 2004) et le Parlement de la Communauté germanophone deux femmes de plus sur 25 élus (soit 32%, 7,6% de plus qu’en 2004). Le Parlement de la Région de Bruxelles-Capitale voyait lui son nombre de députées diminuer, passant de 41 à 39 sur un total de 89 (soit de 46% à 43,8%).
En 2009 également, malgré une diminution de deux sièges au niveau de la représentation belge, le Parlement européen connaissait une augmentation de 7% de femmes (8 députées sur 22, contre 7 sur 24 en 2004).
Concernant le fédéral, au lendemain des élections du 13 juin 2010, le nombre de femmes élues à la Chambre des Représentants s’élevait à 58 sur 150 (soit 38,7%, 2% de plus qu’en 2007). Au Sénat, le pourcentage d’élues atteignait les 38%, avec 27 femmes parmi les 71 sénateurs (soit une augmentation de 8% par rapport à 2007). Ce qui nous amenait à une moyenne de 38% de femmes directement élues au Parlement fédéral, un chiffre plutôt satisfaisant.
Il faut dire que depuis le milieu des années nonante, la Belgique s’est dotée de plusieurs lois visant à augmenter la participation des femmes dans le processus de décision politique et leur présence dans les assemblées. Cette volonté s’est concrétisée par le vote de la « loi des quotas » en 1994, loi interdisant aux partis politiques de constituer des listes électorales dont plus de 2/3 des candidats sont du même sexe. Cette loi a été renforcée par les lois sur la parité en 2002, imposant aux partis politiques de déposer des listes comportant un nombre d’hommes et de femmes équivalent, et l’alternance homme-femme aux deux premières places. Enfin, le principe de la « tirette » (alternance homme/femme sur l’entièreté de la liste) sera obligatoire en 2018 pour les élections communales et provinciales organisées en Région wallonne et à Bruxelles. Les scrutins se font désormais sur base de listes paritaires. Mais qu’en est-il une fois que le citoyen a fait son devoir ?
Lire l’analyse complète publiée en 2014 : Analyse2014-elections2014-femmes