Analyse réalisée par Céline Orban
En 2007, une campagne choc de sensibilisation à l’anorexie est lancée en Italie. Créée par Mr Benetton, elle met en scène Isabelle Caro, ex-mannequin de 27 ans. Poids au moment des faits : 30 kilos. Isabelle décèdera quelques années plus tard. Cette campagne et la chute tragique qui s’en suivra remettront la question de l’anorexie sur le devant de la scène. Aujourd’hui, si on en parle beaucoup, on en sait peu. Parce qu’au-delà des images de jeunes filles maigres, squelettiques, voire décharnées, l’anorexie est une maladie mentale complexe, souvent incomprise.
Qu’est-ce que l’anorexie ?
C’est un trouble du comportement alimentaire, dit « TCA ». Un TCA est « un mal-être en rapport avec une distorsion du comportement alimentaire »1. En d’autres termes, la personne exprime son « malaise » en adoptant des attitudes alimentaires particulières. Il s’agit donc bien d’une maladie mentale, où un trouble psychologique a des répercussions comportementales.
Des critères précis, définis par l’Association américaine de Psychiatrie, permettent de poser le diagnostic « anorexie mentale » :
– Le refus de maintenir le poids corporel au niveau ou au-dessus d’un poids minimum normal pour l’âge et pour la taille ;
– La peur intense de prendre du poids ou de devenir gros, alors que le poids est inférieur à la normale ;
– L’altération de la perception du poids ou de la forme de son propre corps, l’influence excessive du poids ou de la forme corporelle sur l’estime de soi et le déni de la gravité de la maigreur actuelle ;
– Chez les femmes post-pubères, l’absence d’au moins trois cycles menstruels consécutifs, appelée « aménorrhée ».
Ces critères font toutefois l’objet de discussions au sein de la communauté scientifique, notamment concernant l’absence de règles. Il n’y a pas de doutes par contre concernant la maigreur et l’impression de « grosseur ».
Lire l’analyse complète publiée en 2014 : Analyse2014-Quand-manger-fait-mal