Analyse réalisée par Sarah Hibo
Aujourd’hui, les hommes semblent de plus en plus nombreux à brandir calicots et pancartes à l’occasion de manifestations pour le droit à l’avortement ou contre les violences faites aux femmes. Néanmoins, ils restent encore minoritaires au sein des associations : autour de 15%, selon une estimation récente. « Le féminisme ébranle les valeurs, le confort matériel, la sexualité et enfin l’identité des hommes », explique Francis Dupuis-Déri, professeur en sciences politiques au Québec. « Certains se sentent menacés. […] Des valeurs, des comportements et des modèles misogynes acquis au cours de leur socialisation constituent souvent des pôles positifs de leur identité, et le féminisme les jette dans une véritable crise identitaire. L’homme féministe est en guerre contre une partie de lui-même : involontairement ou non, il est en partie la source du mal. Heureusement, le féminisme peut aussi l’aider à se libérer de normes qui l’aliènent. Les rôles traditionnels sont en effet et par définition des carcans pour les deux sexes ».
La question de la mixité n’a cessé d’interroger le féminisme, depuis la fin du XIXe siècle jusqu’à aujourd’hui. Les hommes, considérés tantôt avec méfiance, voire mépris, tantôt avec sympathie, ont parfois bien des difficultés à s’intégrer dans ce mouvement qui ne les valorise pas ou peu. « Or la dimension affective, relationnelle et sociale du militantisme est très importante ; se trouver dans un groupe où nos paroles, nos actes sont systématiquement jugés demande une assez forte volonté politique », souligne Alban Jacquemart, docteur en sociologie.
Lire l’analyse complète publiée en novembre 2015 : Analyse2015-Mixite