Analyse réalisée par Noémie Broder
Indignons-nous !
En termes de droit international, il n’existe pas de définition univoque de la violence sexuelle.
Elle revêt effectivement différentes formes : le viol, l’attentat à la pudeur, l’esclavage sexuel, le mariage forcé, les mutilations génitales ou encore la maternité forcée. Elle est principalement dirigée contre les femmes, bien qu’elle puisse aussi concerner les hommes mais dans une moindre proportion. C’est le système pénal des juridictions propres à chaque pays qui la délimite.
L’arsenal législatif en vigueur d’un pays à l’autre est parfois lacunaire et permet aux mots de contourner les maux.
La violence sexuelle a de lourdes conséquences, très concrètes comme la grossesse non désirée, la transmission de maladies sexuellement transmissibles, l’exclusion ou encore et ce sont probablement les plus insidieuses : la violence psychologique, la dépression ou le suicide. Dans la formalisation des lois relatives aux différentes formes de violences sexuelles, ces conséquences sont parfois niées, sous couvert de nombreux prétextes (culture, tradition…) et se retournent contre les victimes.
C’est le cas de la République Démocratique du Congo (RDC) qui bien qu’elle compte parmi les pays les plus dangereux au monde en termes de violences sexuelles, punit sévèrement l’avortement. Les Articles 165 et 166 du code pénal congolais infligent en effet, une peine de dix à quinze ans de prison pour la femme qui se fait avorter ou la personne qui le pratique.
D’après un activiste des droits de l’homme à Goma, à l’Est de la RDC: « Les traditions africaines et congolaises sont fondées sur des principes selon lesquels avorter est un meurtre. Nul n’est censé tuer et personne n’est autorisé de mettre fin à la vie d’un foetus. Si on l’élimine, c’est un meurtre et il doit être sanctionné.»
Les conséquences liées aux violences sexuelles peuvent, dans un contexte législatif comme celui de la RDC (mais aussi du Brésil, de la Côte d’Ivoire, du Liban, de l’Afghanistan et d’une soixantaine d’autres pays ), devenir des facteurs aggravants pour les victimes.
Lire l’analyse complète publiée en juillet 2015 : Analyse2015-violence-sexuelle-RDC