Analyse réalisée par Fanny Colard
L’espace public est encore trop souvent pensé « par et pour les hommes », l’aménagement du territoire ne prenant encore que trop rarement en compte la notion de genre. Cela peut notamment s’expliquer par le fait que l’urbanisme et l’architecture sont encore aujourd’hui des milieux fort masculinisés. Cela contribue à la perpétuation de certains stéréotypes de genre, association principalement les hommes à l’espace public et confinant ainsi les femmes à l’espace domestique.
Une utilisation différente de l’espace selon le genre s’observe dès le plus jeune âge, l’exemple le plus parlant étant celui d’une cour de récréation. Dans de nombreux cas, le centre de celle-ci est majoritairement occupé par des garçons, jouant au football par exemple, tandis que les filles se retrouvent « cantonnées » dans les espaces périphériques.
Loin d’être anecdotique, ce partage genré de l’espace public est le reflet de nos sociétés inégalitaires. Cela s’illustre également lorsqu’on analyse les infrastructures de loisirs dans l’espace public (les lieux sportifs en plein air bénéficiant principalement aux hommes et aux garçons).
De nombreux exemples démontrent également que les femmes et les hommes, selon leur genre, n’occupent pas l’espace public de la même façon. La pratique du manspreading, particulièrement visible dans les transports en commun vient étayer ce constat.
Ces éléments, parmi tant d’autres, illustrent que les femmes et les hommes ne « consomment » pas l’espace public de la même façon. Alors, que faire pour rendre l’espace public inclusif, agréable et adapté à toutes et tous ? Pour déceler ce qui « cloche », il est nécessaire d’enfiler ses « lunettes de genre » et d’analyser en détails ce qu’il serait nécessaire de faire évoluer. Quoi de mieux que de le faire sur le terrain, avec les personnes concernées, c’est-à-dire les citoyennes et citoyens ? Petit tour d’horizon de ce que le concept de marche exploratoire peut apporter à l’inclusivité de l’espace public.