Analyse réalisée par Eva Cottin
On a généralement cette représentation en tête : les troubles du comportement alimentaire sont des maladies typiquement féminines. L’« anorexique-type » présente dans les esprits et sur les écrans est une adolescente, blanche, issue d’un milieu aisé, qui compte ses calories et mesure compulsivement son tour de taille. En-dehors de ça, peu de représentations de ce que peut être la diversité des vécus des troubles alimentaires. Alors on accuse les magazines, la publicité et le monde de la mode d’imposer un idéal de maigreur aux jeunes filles que l’on dit influençables. Et l’on parle rarement de sexisme, de violences sexuelles, d’inégalités de classe face à l’alimentation, ou encore de grossophobie.
Les troubles alimentaires touchent-ils vraiment les filles et les femmes en majorité ? Est-ce à cause de l’idéal de beauté de notre époque ? Ces maladies se résument-elles à des questions d’apparence et de pression sociale ? Dans cette analyse, nous explorons les éléments socio-environnementaux propices au développement de ces troubles, et qui justifient la pertinence d’un regard féministe sur la question.