Analyse rédigée par Joachim WATHELET
Chaque législature connaît son lot de réformes des régimes de pensions. Après le Gouvernement Michel qui a mené une politique sociale violente envers les pensions[1], c’est au tour de Karine Lalieux, ministre socialiste au niveau fédéral, en charge notamment des pensions, d’en proposer une réforme.
En tant qu’organisations de terrain, nous sommes confrontées presque quotidiennement à la réalité sociale précaire et insécurisante que vivent des centaines de milliers de travailleuses·eurs âgé·e·s et de pensionné·e·s en Belgique. À travers cette analyse, nous détricoterons quelques propositions phares de la réforme actuelle afin de mieux comprendre quels seront les changements pour les futur·e·s pensionné·e·s et si ceux-ci permettront de répondre aux enjeux sociaux, économiques et politiques qui animent une large partie de la population.
Tout d’abord, il est important de préciser que seule la première phase de la proposition de la Ministe Lalieux a été acceptée au niveau gouvernemental au moment de l’écriture de cette analyse, la deuxième phase ainsi que la troisième comportent une série de mesures qui devront être négociées entre les partenaires de gouvernement et les partenaires sociaux. Cette analyse a pour objectif de détailler certaines des propositions déposées sur la table des négociations des partenaires de majorité, dont certaines auront dès lors peut-être évolué d’ici à la fin de la législature.
Le contenu de la réforme est le fruit de compromis entre les partenaires du gouvernement, composé à moitié de partis de droite ayant défendu, rappelons-le, la réforme des pensions du Gouvernement Michel.
Nous proposons ici de mettre en avant les propositions de la réforme qui ont un impact direct sur le montant des pensions des travailleuses·eurs (réforme de la GRAPA et pension minimum) ainsi que sur la longueur de leurs carrières (pension anticipée et pension à temps partiel). En effet, ces éléments sont deux points fondamentaux pour évaluer dans quelles mesures nos pensions assurent un réel droit au repos en bonne santé et avec une certaine stabilité financière entre le niveau de vie à l’emploi et celui une fois pensionné·e.
[1] Pour en savoir plus sur le contenu de la réforme des pensions du Gouvernement Michel, voir STULTJENS Eléonore et SAFUTA Anna, « Nos pensions, leurs réformes », Étude FPS, 2018, https://www.soralia.be/2018/12/20/etude-2018-reformes-pensions/Analyse 2022-reforme-pensions