Analyse rédigée par une rédactrice externe
Ces dernières années, le concept d’« intersectionnalité » commence à sortir des sphères militantes ou intellectuelles restreintes et à se diffuser dans l’espace public. Certaines femmes se désignent comme « féministes intersectionnelles ». On peut reconnaître dans ces mots le vocabulaire d’« intersection » : croisement, carrefour. En bref, on parle d’intersectionnalité pour parler du croisement entre plusieurs oppressions et discriminations. Mais que désigne plus précisément ce concept, d’où vient-il, et comment l’utiliser ? Qui peut se revendiquer « intersectionnel·le » ? S’agit-il juste d’un vocabulaire en vogue et un peu trop intello, ou d’une véritable révolution de points de vue et de pratiques, qui vient bousculer une partie des luttes féministes, trop blanches, trop bourgeoises, trop institutionnalisées ?