Analyse réalisée par Géraldine Georges – Solidarité Socialiste
Des zones huppées aux quartiers populaires de Ouagadougou, des praticiens de la santé, modernes comme traditionnels, vivent de l’IVG. En 2012, environ 105.000 avortements, pour la plupart clandestins, ont été pratiqués au Burkina Faso. « Les conséquences sur les femmes sont dramatiques. La plupart du temps, je les récupère dans mon service, leur système reproductif est meurtri et parfois leur vie est en danger » . Les professionnels de la santé répondent à ce fléau avec la planification familiale.
Le professeur Charlemagne Ouédraogo, chef du service gynécologie et obstétrique au Centre Hospitalier Universitaire Yaldago de Ouagadougou, se bat au quotidien pour faire évoluer les mentalités au sein du couple. “La parentalité reste la décision de l’homme, elle appartient toujours au mari, au père et la volonté de changement n’est, malheureusement, pas encore à l’agenda”. Selon lui, la volonté politique n’est pas favorable à l’émancipation des femmes, ni au fait de rendre le débat sur la planification familiale plus ouvert et plus accessible.
Le rôle des ONG en la matière est primordial. Caroline Tabsoba, coordinatrice d’un programme sur les droits sexuels et reproductifs pour l’ONG Asmade, partenaire de Solidarité Socialiste – une ONG belge, nous explique : “Que cela soit en milieu urbain ou rural, la question reste la même. Les femmes ne peuvent décider du moment et du nombre d’enfants qu’elles désirent. Beaucoup d’entre elles ne savent pas comment faire, par manque d’informations, d’éducation. Parler de sexualité est un grand tabou, les mères ne parlent pas de ces sujets avec leurs filles, les croyances et les préjugés restent le plus grand obstacle à la planification familiale et mènent inexorablement à l’avortement clandestin qui met en grave danger la santé et la vie des femmes et des jeunes filles”.
Lire l’analyse complète publiée en novembre 2016 : analyse2016-Burkina-faso