Pour l’Association Socialiste de la Personne Handicapée (ASPH), il existe différentes pistes de travail pour lutter contre la précarité des personnes en situation de handicap dans une approche systémique. Elles touchent principalement aux « rentrées financières », à l’accès aux droits et à l’emploi.

Les allocations pour personnes handicapées sont aujourd’hui encore 15 % en dessous du seuil de pauvreté et doivent être revues à la hausse.

L’accès à une formation de qualité et à l’emploi sont indissociables de la lutte contre la pauvreté. Il faut cependant veiller à ce que cet emploi ne soit pas un obstacle à la perception d’allocations destinées à prendre en charge une partie des surcoûts liés au handicap. En ce qui concerne l’emploi dans le secteur privé, il faudrait imposer des mesures concrètes et des sanctions en cas de non-respect.

Il faut simplifier l’accès financier et administratif à la justice et à l’aide juridique. Encore trop de personnes n’activent pas leurs droits, parce qu’elles ne les connaissent pas ou que les démarches sont trop lourdes ou compliquées.

Et pour conclure, l’enjeu de l’handistreaming (c’est-à-dire une prise en compte du handicap dans l’ensemble des matières politiques) est essentiel à une pleine inclusion des personnes en situation de handicap à tous les niveaux et au plus tôt. Si exclusion il y a, c’est extrêmement difficile d’en sortir.

Obtenir un diplôme peut constituer une défense contre la précarité. Latitude Jeunes encourage donc les mesures permettant d’accéder à un enseignement de qualité.

Ainsi, nous demandons de garantir une place en milieu d’accueil à chaque enfant pour leur donner, dès le plus jeune âge, les codes sociaux et linguistiques favorables à leur réussite scolaire.

Nous encourageons aussi toutes les mesures du Pacte d’Excellence qui rendent l’école plus inclusive et émancipatrice pour que les inégalités sociales ne conduisent plus aux inégalités scolaires. Nous soutenons notamment celles qui introduisent des méthodes d’éducation non formelle à l’école. Par ailleurs, nous demandons des mesures pour diminuer le coût des études, telles que :

  • réduire les frais d’inscription ;
  • rembourser l’achat de livres, de syllabus, d’un ordi… ;
  • réformer le système d’allocations d’études pour en faciliter l’accès ;
  • octroyer des aides aux logements ;
  • offrir la gratuité des transports en commun pour les élèves et étudiant·e·s.

Pour Espace Seniors, la question des pensions est au cœur de la problématique : le montant de la pension dépend de différents facteurs, dont notamment l’âge de départ à la retraite. Le précédent ministre Bacquelaine avait élevé l’âge de la pension à 67 ans. Or, les Belges partent en moyenne à la pension à 62 ans. Ce décalage implique une baisse du montant de la pension. Par ailleurs, l’espérance de vie en bonne santé est de 64 ans. Il est donc essentiel de permettre aux travailleuses·eurs de partir plus tôt à la pension.

Ensuite, la droite voudrait compenser nos faibles pensions (qui sont parmi les plus basses d’Europe) par des pensions complémentaires privées. Ainsi, la Banque mondiale et le FMI recommandent de limiter la pension légale à un « filet de sécurité » ne permettant pas de sortir de la pauvreté. Or, les fonds de pensions sont coûteux, mais aussi extrêmement vulnérables aux crises économiques et surtout totalement inégalitaires. Espace Seniors plaide pour un réinvestissement dans les pensions légales.

Ermelinde MalcotteAutrice
Espace Seniors
Sophie VandemaeleAutrice
Latitudes Jeunes
Nathalie De WispelaereAutrice
ASPH
Talissa MupoyAutrice
ASPH