Hier, les député·e·s européen·ne·s ont élu au premier tour, par 458 voix (sur 705), Roberta Metsola à la présidence du Parlement européen jusqu’en 2024. Cette politicienne maltaise est la 3ième femme à occuper ce poste. Membre du Parti populaire européen (centre-droit, PPE), elle succède au démocrate italien David Sassoli, décédé début janvier.
Si l’ascension d’une femme à ce niveau de pouvoir est synonyme d’un nouveau pas vers l’effritement du plafond de verre, le positionnement ultra-conservateur de Roberta Metsola en matière d’Interruption Volontaire de Grossesse (IVG) envoie un message inquiétant à travers le monde. Elle a en effet voté récemment contre une résolution dénonçant la quasi-interdiction de l’IVG en Pologne. En Pologne, les femmes ne peuvent plus avorter sauf en cas de viol ou d’inceste, ou lorsque la vie de la mère est en danger. Malte, le pays d’où vient Roberta Metsola, est le seul pays de l’Union européenne qui interdit totalement l’avortement. Considéré comme un crime, les femmes qui y ont recours y encourent entre 18 mois et 3 ans de prison.
Son élection a donc aujourd’hui un goût amer pour l’ensemble des mouvements progressistes, féministes et en faveur des droits des femmes en Europe et plus largement dans le monde. À l’heure où plusieurs gouvernements européens (Pologne, Hongrie, etc.) adoptent des législations restrictives en la matière, il eût été nécessaire que le Parlement européen se positionne fermement à l’encontre d’une énième attaque au droit à l’IVG plutôt que de nommer à sa tête une personne qui s’y oppose.
Rappelons que l’avortement doit être accessible à toutes les femmes, et ce partout dans le monde. Interdire l’avortement n’en diminuera jamais le nombre mais le rendra clandestin et risqué pour la santé et la vie des femmes ! C’est pourquoi, face aux attaques quotidiennes envers ce droit, lutte et vigilance sont de mises. Soralia et la Fédération des CPF des FPS, continueront à militer encore et encore pour faire reconnaitre le droit des femmes à disposer de leur corps à sa juste valeur, autrement dit, comme un droit fondamental !