Face aux défis portés par la transition climatique, la culpabilisation de la population la moins aisée serait une erreur incommensurable. La question de la justice environnementale est en effet indissociable de celle de la justice sociale et de la lutte contre les inégalités.
Il est nécessaire ici de rappeler avant toute autre chose que les dérèglements climatiques ne sont pas causés par les groupes sociaux les plus défavorisés. 1 % des plus riches produisent à eux seuls 17 % des gaz à effet de serre alors que les 50 % les moins riches n’en produisent que 12 % ! Et cela vaut autant à l’échelle internationale que nationale.
Or, ce sont celles·ceux qui sont les plus responsables de ces mêmes dérèglements qui en subissent le moins les conséquences puisqu’elles·ils disposent des ressources financières pour y faire face : achat de voiture électrique, isolation de leur maison, installation de climatiseurs et de panneaux photovoltaïques, moyens pour assumer l’augmentation des factures énergétiques dues à la pénurie de ces ressources, etc.
Les plus précaires sont touché·e·s de plein fouet. Non seulement elles·ils sont plus vulnérables aux impacts et conséquences du changement climatique, mais elles·ils sont le plus souvent exclu·e·s — voire victimes collatérales — des politiques mises en place pour le contrer. Un prêt à taux zéro pour son logement, c’est bien beau, mais encore faut-il avoir les moyens d’être propriétaire et avoir la possibilité de s’endetter…
Le manque d’argent, pour le dire crûment, leur impose de faire des choix. Leur priorité est alors, logiquement, celle liée à l’urgence de se nourrir, de se chauffer, de se soigner, de vêtir ses enfants, plutôt que de consacrer leurs moyens disponibles à l’achat d’une voiture moins polluante ou de nouveaux châssis, quand elles·ils ont encore la chance d’être propriétaires.
Il n’est ici nullement question de manque de volonté, encore moins d’irresponsabilité. Les familles les plus modestes, aux revenus bas ou modérés, ne sont pas insensibles à la cause environnementale. Au contraire, elles sont même très engagées, des enfants aux parents, à participer avec leurs propres moyens à l’effort collectif contre le réchauffement climatique.
Mais les inégalités sociales créent, dans leur sillage, des inégalités environnementales. C’est la raison pour laquelle le Parti socialiste fait de la lutte contre ces inégalités un combat de premier ordre.
Car, nous en sommes convaincu·e·s, la transition écologique améliorera les conditions de vie de toutes et tous, en ce compris celles des milieux dits populaires.
Pour y parvenir, l’investissement public et collectif est la clé. Investissement massif dans la construction et/ou la rénovation de logements accessibles et mieux isolés. À Bruxelles, 4 locataires sociales·aux sur 5 sont concerné·e·s par la précarité énergétique. Investissement pour renforcer l’accès à des transports publics de qualité et gratuits. Investissement pour garantir un accompagnement individuel et collectif vers une consommation moins énergivore. Investissement pour garantir à tous une alimentation de qualité via par exemple les cantines scolaires. etc.
L’écosocialisme que je défends, c’est une écologie qui se veut inclusive, positive, solidaire. Une écologie supportée par les pouvoirs publics dans le cadre d’un projet collectif, qui inclut tout le monde, qui soutient les plus vulnérables et surtout responsabilise réellement les plus gros pollueurs.
Pour que la pauvreté ne soit plus un frein à une transition écologique juste et équitable, qui profite à tout le monde sans exception.