Etude réalisée par Julie Gillet
Cette étude a été réalisé dans le cadre de la campagne 2017 « Un toit, mon droit »
En Belgique, voilà plus de vingt ans que le droit à un logement décent est inscrit dans la Constitution. Pourtant, la situation continue de se détériorer. Les crises économiques et sociales qui se succèdent, ainsi que les mesures d’austérité qui en découlent, fragilisent toujours davantage la population. Trouver un logement de qualité est devenu compliqué, voire impossible, pour de nombreuses personnes. N’oublions pas que dans certaines régions, les prix des biens en vente ont triplé depuis les années 90, sans que les salaires suivent la même courbe. « Au cours des quinze dernières années, les prix du logement ont augmenté nettement plus rapidement que le revenu des ménages dans la totalité des pays européens », confirme l’étude sur le mal-logement en Europe de la Fondation Abbé Pierre.
Aujourd’hui, la part consacrée au logement pèse lourd dans le budget de tou-te-s les Belges. On constate néanmoins une grande disparité entre le quart des ménages les plus modestes, qui y consacre en moyenne 39 %, et le quart des ménages les plus riches, qui y consacre 23 %5. Une inégalité qui a pour effet d’appauvrir encore les plus précaires et qui soulève de véritables questions politiques et morales. Le logement, bien loin de constituer un bouclier contre la pauvreté, est devenu un facteur d’exclusion supplémentaire pour les publics fragilisés. Dans notre travail quotidien, au coeur de nos régionales tout comme dans nos actions nationales, nous sommes régulièrement confrontées à cette précarité grandissante, et à son corollaire le mal-logement. En tant que mouvement féministe de gauche, nous ne pouvons qu’être interpellées par ce triste constat. D’autant plus que la pauvreté, nous y reviendrons par la suite, affiche souvent un visage féminin.
Au travers de cette étude, nous avons souhaité mettre en avant la parole de ces femmes, rencontrées au cours de nos activités, qui peinent à trouver un logement de qualité. Dans la démarche d’éducation permanente qui est la nôtre, nous avons souhaité construire et affiner nos positions à partir de leurs témoignages et de leurs réflexions. Nous avons choisi de nous appuyer sur leur vécu pour illustrer une réalité parfois encore méconnue, et insister sur l’urgence de la mise en place de politiques sociales, humaines et environnementales en matière de logement. Un logement, ce n’est pas simplement un toit sous lequel dormir. C’est un endroit où poser ses affaires, se sentir bien, en sécurité. C’est une condition indispensable pour accéder à d’autres droits fondamentaux, mais aussi pour développer et renforcer son autonomie, sa liberté de mouvement, sa capacité d’action et de décision. Un logement, c’est un lieu où prendre soin de soi, se reposer, se nourrir, se former, se divertir, se retrouver, seul-e, en famille ou entre amis. Le droit à un logement décent est un droit fondamental, que nous devons défendre avec force et conviction.
Lire l’étude complète publiée en septembre 2017 : Etude2017-Logement