Etude réalisée par Anna Safuta et Eléonore Stultjens
Pendant toute la durée de son mandat, le gouvernement Michel s’est attelé à une faramineuse réforme des pensions. Ces mesures éparses, touchant à un domaine d’une importance pourtant cruciale pour la population belge, ont été proposées et/ou votées avec une concertation sociale minimale, la parole des organisations de travailleuses/eurs n’étant pas écoutée. Résultats : recul de l’âge légal à la pension, durcissement d’accès à la pension anticipée, dévalorisation des périodes assimilées, pension à mi-temps, pension à points ou encore réduction de la cotisation de solidarité concourent à une logique d’économie financière ayant de lourdes conséquences sur le montant de nos pensions. Alors que les femmes pensionnées ont un risque de pauvreté actuellement plus élevé que les hommes, ces mesures vont davantage fragiliser et précariser ces dernières qui ne sont absolument pas prises en compte dans les réformes.
Environ 16% de pensionné-e-s en Belgique vivent sous le seuil de pauvreté. Ces personnes vivent donc avec moins de 1.115 euros net par mois alors que le séjour en maison de repos coûte en moyenne 1562 euros par mois. Deux tiers de ces personnes particulièrement fragiles sont des femmes. Beaucoup de femmes voient leur pension amputée, car elles ne remplissent pas les conditions légales de carrière (45 ans de carrière complète). Or, la carrière moyenne des femmes en Belgique est de 36,6 ans. En effet, la pension moyenne des femmes s’élève à 882 euros, contre 1181 euros pour les hommes, ce qui résulte en un écart de pension moyen entre hommes et femmes de 26%.
Comparativement à nos voisins, la différence entre nos salaires et la pension perçue est importante en Belgique. Il s’agit du taux de remplacement. Selon les données de l’OCDE pour 2016, le taux de remplacement est de 66% en Belgique, tandis qu’il est de 74,5% en France et de 88,4% au Luxembourg.
La tendance actuelle en matière de réforme des systèmes de pensions à travers le monde est au renforcement du lien entre contributions versées et montants perçus. Les réformes actuelles du système de pensions belge s’inscrivent dans cette tendance, décrites par le gouvernement actuel comme un renforcement du lien entre travail (professionnel rémunéré) et montant de la pension.
Étant donné que le gouvernement Michel n’a pas effectué d’analyse d’impacts financier et social de ses réformes dans une dimension de genre, la présente étude analysera de façon critique les impacts des réformes des pensions du secteur privé sur la population féminine. Cette matière de prime abord complexe a été rendue simple et accessible pour toutes et tous, car il s’agit d’un sujet essentiel à comprendre et maîtriser pour pouvoir défendre notre droit à une retraite digne.
Lire l’étude complète publiée en décembre 2018 : Etude_Pensions_Format PDF