Analyse réalisée par Charlotte Quiévy
À l’heure actuelle, de nombreuses disciplines artistiques sont encore trop souvent occupées par la gent masculine. Face à ce constat et dans la perspective de notre événement Agitations !, nous nous sommes interrogées sur la place des femmes dans l’histoire de l’art. Nous verrons que la création est longtemps restée un domaine exclusivement réservé aux hommes. Nous analyserons ensuite les causes de cette exclusion des femmes de la sphère culturelle. Nous montrerons enfin comment plusieurs décennies de recherche se sont avérées nécessaires pour rendre visibles les productions artistiques des femmes.
Femmes artistes, une reconnaissance difficile
Écartées de la sphère publique, ignorées en tant que créatrices, les femmes artistes ont longtemps travaillé dans l’anonymat. Complètement oubliées par l’histoire de l’art, les femmes ont dû lutter pendant des siècles pour voir leurs oeuvres reconnues et exposées et faire leur apparition sur le marché de l’art. Pourtant, de tout temps, les femmes artistes ont créé.
Déjà au moyen-âge, les femmes excellent comme fileuses de soie, brodeuses et tapissières, elles pratiquent leur art au sein de corporations. Malheureusement, la plupart de leurs productions tissages, broderies et dentelles n’étant pas signées, leurs oeuvres tomberont rapidement dans l’oubli.
Durant la Renaissance, de nombreuses femmes artistes travaillent dans des ateliers exclusivement dirigés par des hommes. À cette époque, les quelques-unes qui reçoivent une formation artistique, se forment auprès de leur père, d’un ami ou d’un mentor au sein même de ces ateliers. Ce fut notamment le cas d’Artemisia Gentileschi, qui, formée par son père, a pu accéder de son vivant à une certaine notoriété. Peintre, elle est notamment célèbre pour sa représentation de la scène biblique Judith et Holopherne qui est aujourd’hui exposée au Musée des Offices de Florence. Cependant, les productions des ateliers étant signées par le maître, il n’est pas rare que les oeuvres réalisées par des femmes soient injustement attribuées au maître et non pas à sa créatrice originale.
Lire l’analyse complète publiée en septembre 2016 : analyse2016-Femmes-et-Art