Le 28 septembre, c’est la journée internationale pour le droit à l’avortement. Encore en 2023, cette date reste essentielle. Alors que la Belgique dispose d’un des meilleurs accès à la contraception en Europe, il est estimé qu’une femme sur 5 aura recours au moins une fois dans sa vie à l’avortement. En 2021, 16 702 avortements ont été pratiqués sur l’entièreté du territoire belge. Ce chiffre a tendance à rester stable d’année en année.

L’avortement, un acte médical encore empreint d’idées reçues

L’avortement, aussi appelé Interruption Volontaire de Grossesse (IVG), est un sujet qui suscite énormément de peurs et de méconnaissances. Cela participe à sa mauvaise représentation dans la société et influence les lois qui régissent son accès. Pourtant, selon un sondage s’adressant au grand public réalisé par Sofélia [1], 65,6 % des répondant·e·s affirment avoir déjà été confronté·e·s à une IVG, que ce soit personnellement ou dans leur entourage. Ce n’est donc pas anodin. Il est important de lutter contre cette méconnaissance généralisée et de visibiliser ce sujet dans l’espace public. C’est pourquoi Sofélia a décidé de consacrer sa campagne de 2023 en éducation permanente à la déconstruction des idées reçues entourant l’avortement. Pour ce faire, des fiches informatives déconstruisant les 5 idées reçues les plus répandues, telles que « l’avortement rend stérile », « ce ne sont que les jeunes qui y ont recours » ou encore que « l’IVG est utilisée comme moyen de contraception » ont été créées. Cette déconstruction se décline aussi en une campagne d’affichage en Région wallonne et à Bruxelles qui a eu lieu durant l’été.

Pourquoi faire encore des campagnes sur l’avortement en 2023 ?

En Belgique, en 2023, les personnes ayant recourt à une IVG et les médecins la pratiquant risquent toujours des poursuites pénales telles que des peines d’emprisonnement en cas de non-respect des délais imposés par la loi. Comme nous avons pu le voir en 2022 avec le renversement de l’arrêt Roe vs Wade aux États-Unis qui, aujourd’hui, rend l’accès à l’IVG impossible dans 13 états du pays, le droit à l’avortement et sa mise en pratique concrète et sécuritaire sont perpétuellement remis en question. Plus proche de nous, des lois restrictives concernant l’avortement continuent d’être votées en Hongrie et en Pologne.

La loi belge permet l’avortement jusque 12 semaines alors qu’aux Pays-Bas, ce délai est de 22 semaines.

L’importance d’une mobilisation et d’une solidarité européenne autour de ces questions

Bien que les lois entourant l’avortement soient propres à chaque pays au sein de l’Union européenne, les 27 pays s’influencent entre eux. Il est donc primordial de militer ensemble pour permettre un accès à tou·te·s à ce droit fondamental. Par exemple, la loi belge permet l’avortement jusque 12 semaines alors qu’aux Pays-Bas, ce délai est de 22 semaines. Cela implique que les personnes dépassant le délai en Belgique sont contraintes d’aller avorter aux Pays-Bas. Elles doivent alors payer l’entièreté du voyage et de l’acte médical, ce qui coûte a minima 400 euros, comparé aux 3,80 euros en Belgique lorsque l’on est en ordre de mutuelle. Cela n’est donc pas forcément financièrement accessible à tou·te·s.

Découvrez ici: la campagne Sofelia

[1] Sondage réalisé sur les réseaux sociaux de Sofélia (Facebook et Instagram) du 1er au 31 mars 2023 ayant récolté 256 réponses.

Autrice
AutriceAlice Gaspar