TikTok, Instagram, Snapchat… les réseaux sociaux occupent une place prépondérante dans nos vies. À tel point que 76 % des Belges sont actives·tifs sur les réseaux sociaux et ce sont les femmes qui les consomment le plus .
Si tous les médias véhiculent des normes esthétiques (minceur, épilation, peau lisse…), les réseaux sociaux ont la particularité de les exacerber en raison de la grande visibilité qu’ils offrent aux utilisatrices·teurs et de la vitesse de propagation des contenus. Ces injonctions peuvent avoir des répercussions sur la construction de l’identité ou l’estime de soi : anxiété, solitude, dépression, perte de confiance en soi . Les femmes et les jeunes filles sont les plus concernées par ces normes en raison du contexte patriarcal de notre société. Par ailleurs, elles sont davantage soumises au regard d’autrui et aux commentaires sur leur physique : remarques déplacées, insultes voire même harcèlement sexiste en ligne. Des réactions inappropriées ou disproportionnées qui peuvent donc entretenir le sexisme ordinaire. Étant plus grandes consommatrices des réseaux sociaux, les femmes sont plus à risque de développer des troubles de santé mentale .
Des images souvent retouchées
Sur les réseaux sociaux, la majorité des contenus publiés sont modifiés ou retouchés à grand coup de filtres ou de logiciels. Ces contenus à l’allure « parfaite » sont alimentés par les algorithmes des réseaux sociaux, programmés pour mettre en avant certains contenus : les photos de femmes en bikini ou en sous-vêtements sont davantage susceptibles d’apparaitre dans le fil d’actualité des utilisatrices·teurs par exemple. Ces algorithmes peuvent alors les enfermer dans des bulles de filtre ne leur faisant voir que des contenus similaires et des représentations peu diversifiées des corps auxquels nous avons tendance à nous comparer . Cheveux longs, ventre plat, poitrine imposante… En raison d’un idéal impossible à atteindre ou d’une pression sociale trop forte, ces injonctions à être belle et sexy peuvent avoir des répercussions négatives sur la santé et le bien-être des femmes, surtout chez les jeunes en pleine construction identitaire .
En effet, il existe une certaine pression quant aux injonctions à être belle et sexy. Certaines femmes miseront alors tout sur leur physique pour accéder à ce modèle considéré comme « parfait ». Et si décider de s’épiler par exemple n’est pas un problème en soi, se sentir obligée de le faire pour être acceptée socialement en est un. Par ailleurs, la dépendance à l’appréciation d’autrui et notamment au regard masculin est également problématique. Si le contenu posté n’a pas l’écho positif attendu, il peut avoir des répercussions sur la santé des femmes : troubles alimentaires, régimes ou encore consommation de drogue ou d’alcool. Enfin, ces normes peuvent enfermer les femmes dans des comportements stéréotypés comme l’image de la femme-objet. Le message qui pourrait à tort transparaitre est que le corps des femmes peut être utilisé, exploité, ce qui pérennise les violences faites aux femmes et la culture du viol .
Des astuces pour consommer les réseaux sociaux de manière libre et positive
L’éducation aux médias permet de peu à peu détecter les limites des médias et de démêler le vrai du faux. Vous pouvez notamment tester des logiciels de retouches ou des filtres pour prendre conscience de la manière dont les contenus peuvent être manipulés.
Autre astuce : changer d’horizon. Il peut être intéressant de chercher des comptes qui nous correspondent davantage, auxquels nous pouvons nous identifier . Certains comptes permettent d’ailleurs de décomplexer et de dédramatiser les imperfections et particularités physiques de chacun·e en montrant l’envers du décor des photos postées sur les réseaux .
La Fédération des Centres de Planning familial des FPS (FCPF-FPS) a lancé une campagne d’information « Je poste donc je suis ?! » pour conscientiser les citoyen·ne·s à l’impact des normes esthétiques véhiculées sur les réseaux sociaux sur la santé des femmes et pour contribuer à la réappropriation des corps des femmes par les femmes, dans l’espace public numérique.
Pour découvrir leur campagne : https://bit.ly/3mVSFnd.