Analyse réalisée par Marie-Anaïs Simon
A l’heure actuelle, en Belgique, comme ailleurs, les métiers du care sont principalement occupés par des femmes : soin aux personnes âgées, porteuses d’un handicap ou malades, aide-ménagères, travail dans le secteur de la petite enfance, etc. Dans la sphère privée, ce sont également généralement les femmes qui prennent en charge ces aspects et subissent la charge mentale attenante. En tant que mouvement féministe, il nous a donc semblé primordial de nous questionner sur le rapport de notre société face à la notion de care, et par conséquent, face aux métiers qui y sont associés[1].
Le sujet étant extrêmement vaste, il nous sera impossible d’être exhaustives dans cette analyse. Cependant, nous développerons ici trois aspects qui nous semblent primordiaux pour comprendre les enjeux féministes du care aujourd’hui : nous parlerons de l’éthique du care et de la vision sociale qu’elle défend, nous nous questionnerons sur le lien qui s’est construit socialement entre les femmes et le care et enfin, nous tenterons de comprendre en quoi, face aux tâches et métiers du care, les femmes entre elles ne sont pas égales via le prisme de l’intersectionnalité. Mais, avant tout, prenons le temps de définir ensemble ce qui se cache derrière la notion de care.
[1] Un documentaire sur les aide-ménagères, soutenu par Soralia, est sorti en 2018 : « Au bonheur des dames ? » En 2016, nous avions aussi consacré une étude spécifiquement aux emplois dans le secteur de la propreté (Claude, Françoise, « Sales Boulots ? Fermer les yeux pour ne pas se salir les mains», Etude FPS 2016, disponible sur http://www.soralia.be/wp-content/uploads/2017/01/Etude2016-sales-boulots.pdf ).