Analyse réalisée par Fanny Colard
Le secteur social des soins de santé va mal, ce n’est un secret pour personne. Le manque de médecins dans certains secteurs, comme celui des centres de planning familial, est régulièrement évoqué dans les médias mais les causes intrinsèques de cette pénurie croissante ne sont que rarement mises en avant.
Le principal aspect mis en évidence est le manque de proposition de formation à la pratique de l’interruption volontaire de grossesse (IVG), qui illustre bien évidemment un frein considérable à la pratique de la médecine en centre de planning familial. Rappelons toutefois que tous les centres de planning familial ne proposent pas d’IVG et que la majorité des médecins travaillant dans ce secteur ne la pratiquent donc pas. Il est dès lors impossible de considérer que le manque de formation à cette pratique spécifique est la seule et unique explication de la difficulté qu’ont les centres de planning familial à recruter de nouveaux médecins.
Dans ce secteur spécifique, la génération de médecins « post-Willy Peers » semble avoir perdu de sa fibre militante. Mais, en creusant un petit peu, il apparaît que ce manque d’attrait pour les dimensions sociales et militantes est loin de se limiter au secteur du planning familial…
Une première piste pour comprendre ce constat de terrain est, plus globalement, la pénurie de médecins dont souffre la Belgique, et particulièrement la Wallonie. Cette pénurie touche encore plus spécifiquement les généralistes. En 2016, les médecins généralistes font pour la première fois leur apparition sur la liste des métiers en pénurie en Wallonie et en Communauté germanophone.
Or, la médecine générale est la spécialisation médicale où les dimensions sociales et militantes sont les plus fortes car, au-delà de sa mission médicale, le médecin généraliste remplit donc une fonction sociale.
Cette pénurie de médecins généralistes prend racine au niveau des études universitaires. On peut dès lors s’interroger sur la place de la médecine générale dans les universités belges francophones et, plus largement, sur celle accordée aux dimensions sociale et militante.
Lire l’analyse complète publiée en décembre 2016 : analyse2016-etudes-medecine-FWB