C’est l’heure de la rentrée ! Cours de français, de mathématiques ou encore d’éducation physique… Mais pas seulement ! L’Éducation à la vie Relationnelle, Affective et Sexuelle (EVRAS) est, elle aussi, au rendez-vous. Enfin, pas toujours. Définie comme « un processus éducatif » [1], elle a pour objectif d’accompagner chaque individu, de manière égalitaire, dans son apprentissage et son développement relationnels, affectifs et sexuels. Elle s’inscrit dans la volonté de façonner une société tolérante, critique et égalitaire. Un programme ambitieux et surtout fondamental.
Idéalement dispensées depuis le plus jeune âge et ce, tout au long de la vie, les animations EVRAS se fondent sur des informations scientifiques, dépourvues de jugement de valeur et adaptées au niveau de développement et aux capacités intellectuelles du public cible. Le contenu de ces animations doit dépasser une vision réductrice de l’éducation à la sexualité se limitant à la réduction des risques. En ce sens, l’EVRAS doit amener les individus à « intégrer des connaissances, des compétences, des attitudes et des valeurs leur permettant de développer des relations sociales et sexuelles respectueuses, de faire des choix éclairés et d’assurer la protection de leurs droits ». L’EVRAS aborde notamment l’égalité entre les sexes, la lutte contre toutes les formes de violences, les questions de genre et d’orientations sexuelles. Ces impératifs se cristallisent autour de la remise en question de notre modèle de société via, notamment, la déconstruction des stéréotypes sexués.
L’EVRAS EN FÉDÉRATION WALLONIE-BRUXELLES
Depuis 2012, l’EVRAS est intégrée dans les missions de l’enseignement obligatoire. Dans ce cadre, un protocole d’accord relatif à la généralisation de l’EVRAS a été signé par les trois gouvernements francophones. Son application concrète demeure malheureusement très inégale. Certaines écoles restent réfractaires à l’organisation d’animations EVRAS au sein de leur établissement. De plus, la concertation entre les professionnel-le-s de l’EVRAS n’est pas garantie, ce qui crée parfois un manque de cohérence et des animations dispensées aux élèves de façon variable, tant au niveau de leurs contenus que de leur quantité. Cette situation engendre donc des inégalités conduisant à la discrimination de certain-e-s élèves.
L’IMPORTANCE DE LA GÉNÉRALISATION EFFECTIVE DE L’EVRAS
La plateforme EVRAS, dont est membre la Fédération des Centres de Planning familial des FPS (FCPF-FPS), défend et soutient la généralisation effective de l’EVRAS au sein de tous les établissements scolaires, qu’ils ressortent de l’enseignement ordinaire ou spécialisé et ce, pour l’ensemble des réseaux d’enseignement. Cette plateforme demande notamment à la Fédération Wallonie-Bruxelles de définir précisément l’EVRAS, de rédiger et d’adopter des référentiels et d’assurer la formation initiale et continue des intervenant-e-s scolaires et extérieur-e-s.
PARLER DE PLAISIR EN ANIMATIONS EVRAS
La sexualité, loin d’être dangereuse ou sale, doit avant tout être appréhendée comme une source d’épanouissement incluant la notion de plaisir. Cette année, c’est le message central de la campagne d’information de la FCPF-FPS intitulée : Les dessous du plaisir féminin. Trois supports permettent de déconstruire les idées reçues liées à cette thématique : un quiz en ligne,des fiches pédagogiques et une brochure. Parler de plaisir féminin en animations EVRAS, c’est fournir des informations sur l’anatomie du sexe féminin, mais aussi discuter de pratiques sexuelles normées, de relations amoureuses, de découverte et d’appropriation de son corps, de liberté de choix, de consentement, d’orientations sexuelles et d’identités de genre. Bref, parler de plaisir féminin, c’est aussi dispenser de l’EVRAS !
[1] « Protocole d’accord entre la Communauté française, la Région wallonne et la Commission Communautaire française de la Région de Bruxelles-Capitale, relatif à la généralisation de l’Education à la vie relationnelle, affective et sexuelle (EVRAS) en milieu scolaire. »