À l’annonce de la formation d’un gouvernement fédéral, les Femmes Prévoyantes Socialistes (FPS) et la Fédération des Centres de Planning familial des FPS (FCPF-FPS) souhaitent, tout d’abord, saluer le respect de la parité dans la répartition des postes de ministres et de secrétaires d’État ainsi que la nomination de Petra De Sutter, première ministre transgenre en Europe. Par ailleurs, la distribution des portefeuilles permet à des femmes de s’emparer, pour la première fois, de certaines fonctions et de certains dossiers traditionnellement perçu·e·s comme « masculin·e·s », tels que la Défense, attribuée à Ludivine Dedonder, ou le poste de présidente de la Chambre, désormais occupé par Eliane Tillieux.
À l’image de cette nouvelle composition, nous souhaitons insister sur l’importance d’assurer une représentation paritaire au sein des différentes instances et niveaux de pouvoir politiques, notamment en vue des mouvements à venir au sein des gouvernements des entités fédérées. Nous le constatons, les hautes fonctions restent, encore et toujours, trop souvent associées à la nomination d’hommes (parmi les 7 vices-premières·iers ministres ainsi que le Premier ministre, nous comptons 6 hommes pour 2 femmes), ce qui signifie que le Conseil des ministres restreint (ou Kern), qui tranche les questions les plus sensibles au niveau fédéral, n’atteint quant à lui pas la parité.
Nos associations se réjouissent toutefois des intentions prises au sein de la Déclaration de politique générale du gouvernement fédéral en matière de droits des femmes, et, notamment, en matière de lutte contre les violences faites aux femmes, même si celles-ci méritent d’être largement approfondies et complétées. Nous rappelons par ailleurs que le genre est une question qui doit être transversale. Par conséquent, cette approche doit s’appliquer à l’ensemble des mesures envisagées, telles que celles relatives aux pensions ou encore à la lutte contre la précarité.
Nous déplorons par contre que le traitement des propositions de loi sur l’avortement soit renvoyé en Commission Justice étant donné que ces dernières ont déjà fait l’objet d’auditions d’expert·e·s et de nombreux débats. Depuis plusieurs mois, une majorité se dégageait pour reconnaitre l’interruption volontaire de grossesse comme une question de santé publique, poursuivant l’objectif d’en améliorer l’accès. Ce dossier a par ailleurs fait l’objet d’un marchandage politique honteux que nos structures ont dénoncé à plusieurs reprises.
Égalité salariale, congé de co-parentalité, accès à la contraception, renforcement de l’Institut pour l’égalité entre les femmes et les hommes, développement des Centres de Prises en charge des Violences Sexuelles, mixité au sommet des administrations,… plusieurs avancées sont, cependant, à l’agenda politique et nous veillerons à leur mise en oeuvre concrète en s’assurant des budgets qui leur seront allouées ainsi que de leur portée sociale et féministe. La répartition des compétences entre les ministres des 7 partis de la coalition s’avère plutôt traditionnelle : les matières écologiques (Mobilité, Climat, Environnement, Énergie, etc.) reviennent aux verts, les matières sociales (Santé publique, Affaires sociales, Pensions, Travail, etc.) à la gauche et les matières économiques (Finances, Budget, Intérieur, Justice, etc.) à la droite. Cette attribution « classique » des portefeuilles ne doit en aucun cas constituer un frein à la concrétisation des engagements progressistes pris au sein de la déclaration de politique fédérale.
À la lecture du rapport des formateurs du nouveau gouvernement fédéral, Soralia et la FCPF-FPS souhaitent réaliser une analyse succincte des intentions qui y sont formulées. Celle-ci est structurée par thématiques prioritaires et visent à identifier les avancées, les reculs, les status quo ainsi que les points d’attention et de vigilance à maintenir ces prochaines années.