En octobre 2022, la Fédération des Centres de Planning familial des FPS est devenue Sofélia – La Fédé militante des Centres de Planning familial solidaires. En parallèle, Sofélia a accueilli une nouvelle Présidente, Cécile Artus. Sa nomination est l’occasion de revenir sur les chantiers à venir pour Sofélia. Interview.
En tant que nouvelle Présidente, comment définiriez-vous votre rôle au sein de Sofélia ?
D’une part, un rôle de représentation vis-à-vis de l’extérieur, et, d’autre part, le rôle de porter haut et fort nos valeurs telles que le respect et la tolérance. En tant que Présidente, j’ai aussi le rôle de mener à bien des combats, comme l’amélioration de l’accès à la santé reproductive féminine. Cela se traduit notamment par la mise en place de campagnes d’éducation permanente, comme celle de 2022 à propos des tabous autour des menstruations [1] . En tant que Présidente, mon rôle est aussi de protéger le secteur dans lequel nous évoluons. Dès lors, il est important de bien connaître certains dossiers « techniques » comme celui sur les accords du non-marchand et faire en sorte que, via les décisions prises sur ces dossiers, le secteur des Centres de Planning familial ne soit pas mis en danger.
Quelles sont les valeurs phares défendues par les Centres de Planning familial affiliés à Sofélia ?
Nos Centres sont ouverts à tous les types de publics. Nous offrons à toute personne une prise en charge professionnelle, de qualité et sans jugement. Il est d’ailleurs important de ne pas laisser pour compte les publics LGBTQIA+ qui doivent être inclus dans le travail des Centres. Sofélia et ses Centres, en tant que structures féministes, défendent évidemment les droits des femmes et, plus spécifiquement, le droit à la santé reproductive, souvent mis à mal. Le secteur défend aussi le fait de proposer des services accessibles à un public fragilisé, ayant des problèmes de mobilité ou des difficultés socio-économiques. Notre travail consiste aussi à démonter les informations erronées qui circulent notamment en ligne sur nos thématiques de travail, comme par exemple l’avortement.
Le militantisme et la solidarité sont au cœur du travail mené par Sofélia. Quels sont les combats féministes prioritaires sur lesquels l’association va être active ces prochaines années ?
Il ne faut pas faire de hiérarchie entre les combats, car ils sont complémentaires et s’emboîtent comme les pièces d’un puzzle. Nous devons mener le combat de la gratuité d’accès aux produits menstruels en même temps que celui de l’assouplissement du cadre légal entourant l’IVG en même temps que celui de l’accès à une contraception adaptée et accessible à tout·e·s. La généralisation de l’Education à la Vie Relationnelle, Affective et Sexuelle (EVRAS) est aussi un idéal à atteindre en dégageant des moyens financiers pérennes pour qu’elle soit effective en Fédération Wallonie-Bruxelles.
Quelles sont les perspectives d’avenir pour Sofélia ?
Nous devons tenir nos engagements en matière d’accès à l’IVG, à la contraception et à la santé reproductive de manière générale. En guise de conclusion, je suis à la fois chanceuse et fière d’être la Présidente de Sofélia, ça me permet d’accompagner l’ensemble des collègues qui travaillent sur le terrain dans nos 17 Centres affiliés. Ce sont elles·eux qui diffusent les valeurs de la Fédération, tous les jours. C’est la cheville ouvrière de notre action associative. Sans les Centres et sans les personnes qui y travaillent, il n’y aurait pas de Fédération.
[1] Campagne 2022 de Sofélia : « Sang rougir ! »