Le livre « Confémininement» est né dans le contexte du premier confinement qui a bousculé la Belgique et le monde entier de mars à juin 2020.
Il s’agit d’un recueil de 27 témoignages de 26 femmes et un homme, militant·e·s issu·e·s de notre réseau de comités locaux.
Au départ, il s’agissait de rendre compte de situations personnelles. Il s’est ensuite avéré très vite à la lecture des productions que les témoignages exprimés évoquent des thèmes qui sont chers aux Femmes Prévoyantes Socialistes : l’organisation des tâches domestiques au sein du foyer, l’encadrement des enfants, la précarisation du travail des femmes, les violences conjugales, la privatisation du secteur des soins de santé, le détricotage de la Sécurité sociale, … Bref, chaque texte, comme une revendication amplifiée affectivement, résonnait d’autant plus fort avec le confinement. Comme si celui-ci mettait une loupe grossissante sur la situation inégalitaire des femmes.
Le livre, après un travail de plusieurs semaines de rédaction, de relecture, de mise en page, de récolte de photos, a vu le jour en juillet 2020. Il a été diffusé au sein de plusieurs régionales Soralia, de nos comités locaux, de nos instances et d’associations bruxelloises. À présent, il est aussi consultable sur notre site internet. Ce sont à ce jour environ 360 exemplaires qui ont été distribués.
Dès sa diffusion, le livre a fait mouche. Chaque lectrice·teur se reconnaissait dans un ou plusieurs textes. Il y a surtout qu’il s’est révélé comme un outil provoquant le débat, remettant notamment sur la table la domination de la sphère économique et financière sur l’humain.
Des animations de réflexion et de débat autour de trois ou quatre textes ont ainsi eu lieu à deux reprises au sein de l’association de quartier « Agissons ensemble » à Schaerbeek. Au cours de ces rencontres, différentes thématiques ont été discutées : la valorisation salariale des métiers indispensables occupés en grande partie par des femmes, la charge mentale des femmes obligées de cumuler leur rôle de travailleuse en télétravail, de maman, et d’enseignante dans l’aide aux devoirs des plus grand·e·s, les questions de précarité et d’inégalités sociales croissantes, les relations parents-enfants et intergénérationnelles. D’autres animations étaient prévues notamment en novembre à la maison de quartier Haren (annulées en raison du second confinement), ainsi qu’à l’ASBL Le Cactus (mais pas eu l’occasion de fixer une date en raison d’une mise en quarantaine du personnel peu avant le second confinement).
Une enseignante d’une école secondaire montoise nous a même commandé des exemplaires pour sa classe afin de travailler l’égalité hommes-femmes dans le contexte de la crise sanitaire. Cette dernière activité n’est bien sûr pas répertoriée dans nos actions d’éducation permanente. Mais ceci illustre que l’ouvrage peut être facilement utilisable par un tiers et endosser la tunique d’un véritable outil d’éducation permanente vu les réflexions qu’ils suscitent et les revendications qui en émergent.