Aujourd’hui, selon un envoyé spécial du New-York Times, plus de cent personnes sont détenues dans des prisons secrètes près de Grozny et sont victimes d’actes de torture, de traitements inhumains et dégradants. Les autorités locales persécutent les familles et les incitent à tuer leurs proches homosexuel-e-s pour « laver leur honneur ». Selon Novaya Gazeta, au moins deux personnes ont été assassinées par les membres de leur famille et une troisième est morte des suites d’actes de torture. Des témoins affirment que le nombre de morts serait plus élevé encore.
La présidence tchétchène nie toutes les formes de violences exercées envers les personnes homosexuelles et va jusqu’à nier l’existence même de l’homosexualité dans la République. Selon son porte-parole, dont les propos ont été retransmis par le New York Times, « si ces personnes existaient en Tchétchénie, la loi n’aurait pas à se soucier d’eux, vu que leurs propres parents se seraient déjà occupés définitivement de leurs cas. ». Moscou a appuyé dans un premier temps le démenti de la Tchétchénie. Poutine a ensuite déclaré soutenir l’enquête ouverte le 1er mai au Parquet général russe suite aux « rumeurs » qui circulaient « à propos des gens qui auraient une sexualité non traditionnelle dans le Caucase ». Les personnes en charge de l’enquête ont assuré n’avoir reçu « aucune plainte officielle » de victimes, information vis-à-vis de laquelle s’est indignée Tania Lokchina, de l’ONG Human Rights Watch : « Imaginer que des personnes viennent témoigner sans garantie de sécurité est tout simplement impossible. […] Les personnes LGBT, déjà extrêmement vulnérables, doivent, en plus des autorités, craindre leurs propres familles ».
En réaction à ces terribles événements, des pétitions adressées aux autorités russes (lancées par Avaaz, Amnesty,…) circulent actuellement dans le but de faire cesser les violences exercées à l’encontre des personnes homosexuelles en Tchétchénie. Des manifestations ont également eu lieu dans plusieurs pays. Mais ces mouvements citoyens ne suffisent pas face à l’ampleur du drame.