Les femmes, des réfugiés comme les autres ?

En 2015, plus d’un quart des demandes d’asile en Belgique émanait de femmes. Tout comme les hommes, les réfugiées ont quitté leur pays pour échapper à la guerre ou à la famine. Elles souhaitent également échapper à des persécutions dont les hommes ne sont pas ou peu victimes (violences sexuelles, prostitution forcée, mariage forcé, etc.). La fuite ne les protège malheureusement pas de ces violences. Sur le chemin de l’exil aussi, elles continuent à subir des agressions genrées. En plus des difficultés vécues par tous les migrants, les femmes font donc face à des persécutions supplémentaires liées à leur sexe.

Des persécutions liées au genre

Dans le monde entier, les femmes sont victimes de violences (viols de guerre, mutilations génitales, mariages forcés, prostitution forcée, esclavage) tout simplement parce qu’elles sont… des femmes. Certaines d’entre elles fuient leur patrie et cherchent refuge auprès d’un autre pays pour échapper à ces persécutions.

La Convention de Genève, relative au statut des réfugiés, ne prend pourtant pas en compte ces injustices liées au genre.

Pour obtenir le statut de réfugié, un individu doit être menacé dans son pays « du fait de son appartenance communautaire, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques ». On le voit, nulle référence n’est faite au genre de l’individu.
Bien souvent, les persécutions dont sont victimes les femmes sont associées à la sphère privée ou à la tradition. Invoquer ces types de violences ne serait donc pas suffisant pour obtenir le droit d’asile.

Fuir…en continuant à subir

Les femmes cherchent à fuir les persécutions liées au genre en quittant leur pays. Elles vont pourtant continuer à les subir à chaque étape de leur parcours migratoire.

En 2016, Amnesty International a réalisé une enquête auprès de femmes réfugiées de Syrie. Toutes les femmes interviewées ont avoué avoir été victimes de violence et de harcèlement sexuel dans les camps de transit où elles ont vécu. La promiscuité forcée des hommes et des femmes au sein de ces camps en est la principale raison.

Les viols et les attouchements ne sont pas uniquement commis par des hommes migrants. Les passeurs et même les policiers profitent de leur position de force pour abuser de ces femmes fragilisées. Les conséquences de ces violences sexuelles sont bien sûr physiques (blessures, infections, SIDA,…) mais aussi psychologiques (honte, peur, stress post-traumatique…).

En 2016, le Parlement européen a signé une résolution visant à intégrer le genre dans la procédure d’asile. Concrètement, cela signifie la création de structures d’accueil et d’installations sanitaires exclusivement réservées aux femmes. Soralia appellent à la mise en application effective de cette résolution.

Nous souhaitons que chaque travailleur de l’Office des étrangers soit formé aux questions de genre.

Nous appelons à la création d’espaces de parole pour aider les femmes à s’affirmer et à exprimer leurs besoins.

De manière générale, Soralia prônent la mise en place d’un passage sûr et légal pour les migrants. Nous demandons aux États de garantir les droits humains fondamentaux de toute personne cherchant protection en Europe.