En 1992, le 3 décembre a été proclamé journée internationale des personnes handicapées par les Nations Unies. L’objectif est de promouvoir les droits et le bien-être des personnes en situation de handicap dans toutes les sphères de la société et d’accroître la sensibilisation à leur situation dans tous les aspects de la vie politique, sociale, économique et culturelle.

À cette journée, il manquait un outil de communication. À l’instar du ruban blanc — symbole phare de la lutte contre les violences faites aux femmes —, il existe aujourd’hui un badge de sensibilisation aux handicaps. Créé en 2011 par l’ASPH (Association Socialiste de la Personne Handicapée), la VFG (Vlaamse Federatie van Gehandicapten) et par près d’une trentaine d’associations, il rappelle qu’une personne en situation de handicap fait partie intégrante de la société et que « tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits [1] ». Ce badge a été construit autour de deux symboliques :

  • Le cercle évoquant un absolu, une perfection : l’inclusion.
  • Le violet qui chez les Romains symbolisait l’unité, le peuple et la démocratie.

Femmes et handicap, double vecteur d’inégalités

Les femmes en situation de handicap sont doublement discriminées : de par leur genre et leur handicap. Elles font ainsi partie des personnes les plus vulnérables et les plus marginalisées d’une société qui privilégie encore trop les personnes dites « valides », avec comme corollaire de multiples discriminations et inégalités dans de nombreux domaines de la vie. Analphabétisme, accès difficile et discriminatoire à la formation et à l’emploi, vie sociale peu développée, logement précaire, difficulté d’accès aux soins ou d’accès à la parentalité sont autant d’éléments face auxquels les femmes en situation de handicap sont déforcées. De plus, selon le Comité sur l’élimination de la discrimination contre les femmes : « Les femmes en situation de handicap sont également exposées de manière disproportionnée aux dangers existants pour leur santé mentale, en raison de discriminations femme homme, de la violence (dont sexuelle), de la pauvreté, des conflits armés, des déplacements et d’autres formes de privation sociale [2] ».

Une journée internationale sous le signe de l’inclusion

Des inégalités persistent dans toutes les sphères de la vie des personnes en situation de handicap alors qu’elles représentent plus de 15 % de la population européenne (les personnes à mobilité réduite représenteraient quant à elles 40 % de la population européenne). Elles sont encore trop peu prises en compte dans toutes les sphères de la société. Accompagnement inclusif dès la petite enfance, accessibilité des bâtiments, précarité financière, accès aux droits et à une vie digne ou encore droit de décider pour soi-même sont autant de défis à relever au quotidien. La solution  ? L’inclusion  ! Une société inclusive est une société qui adapte l’ensemble de son environnement pour que chacun-e puisse y vivre de manière digne. Elle permet de lever les obstacles rencontrés au quotidien (logement, soins, éducation…) en vue de faire participer pleinement à la société tou-te-s les citoyen-ne-s qui la composent et ce, en respectant le principe d’égalité et le respect des droits fondamentaux.

Voyez-vous la vie couleur inclusion ? Si vous souhaitez soutenir la défense des droits des personnes en situation de handicap, rien de plus simple : passez le message, et portez chaque 3 décembre le badge ou quelque chose de violet sur vous. Le reste de l’année, un seul accessoire essentiel sur vous : le nouveau badge, remis aux goûts du jour pour l’occasion ! Plus d’informations sur www.asph.be

[1] Organisation des Nations Unies. « Déclaration universelle des droits de l’homme. » 1948. no. Article N°1.

[2] Comité sur l’élimination de la discrimination contre les femmes, recommandation générale 24 [EN]. « Femmes et Santé, dans le cadre de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discriminations faites aux femmes. » [Article 12] [XXe session, 1999, paragraphe 25).

Manon CoolsAutrice